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Oanylone et Aornos (messe)

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Oanylone et Aornos (messe) Empty Oanylone et Aornos (messe)

Message  Pie de Valence Dim 9 Déc - 18:04

Messe dite en la Sainte-Chapelle de Dijon en juin 1466

Le Cardinal de Valence avait une prédilection pour la Sainte-Chapelle de Dijon d'où il avait déjà dirigé une messe de Noël . C'est donc tout naturellement qu'il choisit ce lieu pour faire son grand retour en Bourgogne où il comptait ranimer la foi et l'espérance des clercs et des fidèles.

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Il profita donc de ce beau dimanche pour faire sonner les cloches et appeler les fidèles à se rassembler. Précédé par un acolyte portant la croix de Christos, le cardinal entra par la porte des chanoines au chant d'un kyrie Eleision (Seigneur, aie pitié)., puis, parvenu devant l'autel, et tandis que les fidèles avaient pris place, il se génuflexa tout en récitant la prière du Pardon

Nous te prions, Toi, Dieu, Créateur du Ciel et de la Terre, des Hommes et des choses, Toi l'Eternel, afin que Ta Grâce s'étende sur Nous.
Nous ne sommes que d'humbles pécheurs qui avons besoin de Ta lumière pour ne pas sombrer dans le péché et de Ton amour qui seul sait Nous pardonner pour nous remettre dans le droit chemin.
Amen.

Puis il se tourna vers l'assemblée pour s'adresser à elle.

Bien chers frères et sœurs en Aristote et Christos, que la paix et la miséricorde soient avec vous.
Je suis très heureux, après de très longs mois, de pouvoir m'adresser à nouveau à vous que j'avais hâte de retrouver tout en accomplissant les désirs du Très-Haut qui s'est adressé à moi en ces termes


Pie, voici que j'entends les cris de mes fidèles qui montent depuis la Bourgogne parce que personne ne leur répond. Leurs évêques et leurs curés sont muets et personne ne leur parle jamais de moi. De vagues cliquetis ont remplacé les prêches et j'en suis désespéré pour eux.
Va, Pie, prends le bâton du Pasteur des âmes, réponds à leur détresse et parle-leur de la Vraie Foi.

C'est pourquoi je suis ici et je voudrais vous parler aujourd'hui des cités d'Oanylone et d'Aornos et de leurs dérives.


Le cardinal but une gorgée d'eau avant de reprendre.

Commençons par un bref rappel de ce qu’étaient ces deux cités.

Oanylone était une cité qui avait fini par tomber entre les mains de la Créature Sans Nom dont le précepte le plus connu est celui selon lequel la raison de notre présence sur Terre, c’est d’établir la domination du fort sur le faible.

Aornos était une cité qu’Aristote fut amené à visiter avant qu’Alexandre le Grand n’en prenne le contrôle. Celle-ci était tombée aux mains d’un personnage appelé le grand Manitou, lequel exerçait sur la cité un pouvoir quasi-absolu, c’est-à-dire sans contrepoids d’aucune sorte et il avait imposé une société fortement hiérarchisée et inégalitaire qu’il tenait pour un modèle à imiter. C’était une cité qui avait basculé du côté obscur de la force et de la Créature Sans Nom.


Quelles en furent les conséquences ?

Dans un cas, Oanylone, la ville fut livrée aux péchés, au crime et à la violence et de nombreuses personnes s’enfuirent pour échapper à cette anarchie.


Alors, l’homme et la femme frappèrent leurs frères et leurs soeurs. Prenant couteau et hache en main, chacun frappa l’autre en une tempête de violence et de destruction. Ils venaient d’inventer la guerre, qui atteignit son paroxysme lorsque chacun se mit à brûler la maison et à dévaster les champs de l’autre. La Créature Sans Nom vint à nouveau près de ceux qui l’écoutaient et leur dit que la violence et la haine leur permettraient dorénavant de dominer leur prochain.
L’homme prit alors la femme et la femme prit l’homme. Le fort abusa du faible et le faible subit le fort. Tous s’unirent en une orgie bestiale de stupre et de violence. Leurs corps mêlés reflétaient les flammes des maisons qui brûlaient. La nourriture était dévorée, la boisson engloutie. Les paroles suaves encourageaient les gestes indécents. Une véritable orgie de débauche avait lieu. Et de l’amour de Dieu il ne fut plus question.


Et Dieu finit par détruire la cité maudite.

Dans l’autre, Aornos, comme à Oanylone, « le fort abusa du faible et le faible subit le fort. »
Tandis que « les cultivateurs (étaient) très étroitement contrôlés pour éviter les actes déviants » et l’armée volontairement privée de moyens efficaces « (pour ne) pas risquer que l’armée puisse un jour se retourner contre nous », dixit le grand Manitou, les plus puissants vivaient dans une grande opulence.


Alors que nous traversions ce qui semblait être une sorte de cloître dédié aux affaires les plus importantes de la cité, où promenaient de ventripotents magistrats, arborant des panoplies complètes d'éclatantes pièces de joaillerie, et donnant leurs consignes à des compagnies de négociants, de banquiers, de porteurs, affluant de toutes parts, l’Assacène dit qu’il s’agissait là du cénacle, ou zone A, où se réunissaient les philosophes-rois qui constituaient le gouvernement de la cité. Je me hasardais à la question suivante : « Mais votre gouvernement n’est-il qu’une question d’écus, pour que tout ici soit en rapport avec le marché ? ». Notre guide me répondit que toutes les questions de politique avaient été abandonnées, et qu’on ne s’intéressait plus qu’à l’économie. Mais aussi faut-il préciser que le manitou avait affirmé que le but de la cité devait être d’amasser des richesses, pour, selon ses propres termes: « se prévenir des lendemains qui déchantent ». Et Aristote fit ce commentaire : « C’est affligeant »

Et Alexandre, avec l’aide de Dieu, s’empara de la cité.


Analysons ces deux exemples
.

Ces deux exemples sont l’occasion de nous interroger sur ce que l’on appelle la gouvernance et le bon gouvernement d’une cité.

Ils montrent, tous deux, que la Créature Sans Nom a pour cible principale les dirigeants des cités qu’elle cherche à corrompre pour les convertir à sa doctrine subversive afin qu’ils dominent le faible pour assurer son triomphe, que ce soit par l’exercice d’un pouvoir autoritaire pourchassant ses opposants contraints au silence ou à l’exil ou en laissant les péchés les plus affreux et les plus vils frapper les habitants afin d’en tirer profit pour se présenter comme le seul garant de l’ordre, du pouvoir ou de l’autorité. De tous temps cela a existé et l’on a vu des dirigeants pactiser secrètement avec des brigands complices chargés de dévaster telle ou telle ville ou région avant que le dirigeant ne fasse semblant de leur courir sus tout en s’arrangeant pour ne pas trop les abîmer afin de s’attribuer un faux prestige dont il espère tirer avantage.

Deux modèles également pernicieux qui puisent tous deux leurs racines dans l’idée que seul le pouvoir compte, peu importe la façon dont on l’obtient et comment on s’y maintient. Fruits de l’orgueil et de l’intempérance, éloignés du juste milieu prôné par le prophète Aristote et de l’égalité et de la fraternité entre les croyants affirmée par Christos, ils sont, sur Terre, ce que la Créature Sans Nom est au ciel et l’idée-même d’amour, de respect, de solidarité s’en trouvent dévoyés ou mis au service d’un petit nombre au détriment du plus grand, d’un groupe d’individus aux dépens de l’ensemble de la société, du pouvoir d’un seul aux dépens de la communauté. C’est ainsi que sont nées toutes les nomenklaturas, tous les apparatchiks et toutes les tyrannies plus ou moins grandes de ce monde, toutes affiliées à la Créature Sans Nom.

Et l'histoire nous enseigne qu'à plus ou moins long terme, Dieu a toujours fini par anéantir de telles cités, de tels pouvoirs, de tels dirigeants.

Aussi est venu le temps de nous interroger sur ce qu’est le bon gouvernement.


Le cardinal s'arrêta à nouveau pour boire un verre d'eau.

Le cardinal fut interrompu par une personne qui, visiblement, n'était pas de l'Eglise et dont le seul but était de venir troubler les cérémonies de culte des autres confessions.

C'est fort aimable à vous de venir troubler une cérémonie d'un culte qui n'est visiblement pas le vôtre. Il y a là comme un manque de politesse et d'éducation; il y a d'autres endroits et d'autres lieux pour des débats de ce genre qui seront forcément stériles puisque vous êtes déjà convaincu d'avoir raison.

Je n'ai pas vu l'Inquisition depuis au moins 6 ans en Bourgogne, un concordat en Bourgogne, ah bon ? Vous parlez du texte que l'évêque de Nevers négocie avec le duc de Bourgogne pour rétablir notre Eglise comme seule et unique Eglise en Bourgogne, c'est à cela que vous faites allusion ? Il parait que c'est pour cela qu'il est entré au Conseil ducal, enfin c'est ce qui se dit.
Quant à une croisade ici, je n'en n'ai jamais entendu parler.
Pour le reste, je vous renvoie d'une part à l'annonce de Monseigneur Eden Blue, archevêque de Lyon, sur l'utilisation des fonds et l'aide que l'Eglise peut apporter, et, d'autre part, à l'excellente Encyclopédie des Royaumes, une vraie mine.  C'est très bien expliqué. A condition de ne pas confondre proposition et élection.
En tout cas, d'autres Eglises ont l'air beaucoup plus mal en point que la nôtre. Dieu a plutôt l'air de vouloir les détruire elles plutôt que l'Eglise.


Bon, maintenant que vous avez a fait votre petit numéro d'opposant, on va pouvoir continuer.

Et le cardinal reprit son prêche sans plus se soucier du quidam ni de savoir qui était ce moine qui semblait un peu fanatique sur les bords.

Le bon gouvernement est d'abord marqué par une morale, une éthique, un souci de la tempérance, de la modération et du respect du principe d'égalité entre les croyants de notre religion (...).

Si celui-ci était croyant, le cardinal était la mère de Christos. Si le cardinal n'hésitait pas à tendre la main aux personnes sincères ou dans un réel besoin - il y avait gagné une période d'excommunication pour avoir voulu hâter le levée d'excommunication de la princesse Aryana Farnèse  et ses idées sur le mariage des prêtres défrisaient régulièrement les plus conservavteurs -,  les chattemites n'étaient pas sa tasse de thé.

Les fidèles sont régis au spirituel par l'Eglise, an temporel par l'Etat. L'un et l'autre n'existent que par la volonté de Dieu, c'est l'un des enseignements de l'apôtre Nikolos dont les restes se trouvent en Bourgogne.
Le bon gouvernement gouverne donc selon l'éthique et la morale édictées par le Livre des Vertus, la vie des saints, le bon sens et les exemples dont ils sont empreints. Ce n'est pas un hasard si c'est à Oane que l'on doit les bases de la morale et du droit judiciaire dont toute notre société est imprégnée.
De même qu'Aristote a préconisé l'usage d'un juste milieu pour ne pas sombrer dans le péché, de même le bon gouvernement s'efforce de chercher ce juste milieu dans les affaires temporelles afin de choisir le moindre mal.
Dans de nombreuses provinces, le bon gouvernement s'est allié à l'Eglise, de sorte que l'Eglise n'est pas seulement un recours spirituel mais aussi un auxiliaire dans l'aide aux populations, aux villes brigandées et dans la lutte pour la sécurisation des populations.
Par exemple, dans certaines provinces où le gouvernement et l'Eglise s'entendent bien, l'Eglise fait un don régulier au gouvernement pour l'aider à faire face à ses frais de défense.
D'autre part, l'archevêque de Lyon, Monseigneur Eden Blue a publié tout un guide qui explique les différentes aides auxquelles il est possible d'accéder via l'Eglise.
Ainsi, l'argent des fidèles retourne aux fidèles, comme dans tout bon gouvernement bien réglé.
Enfin, le bon gouvernement privilégie l'égalité entre les croyants plutôt que les exemples des sociétés inégalitaires. Il lutte contre l'Esclavagisme. Il combat les brigands. Il fait confiance aux tribunaux ordinaires pour régler les problèmes plutôt qu'à des tribunaux d'exception. Comme saint Louis, son souverain fait preuve de sagesse et ne cherche pas à se créer inutilement d'ennemis.
C'est sur ces bases que s'établissent les bons gouvernements et que règnent l'harmonie, l a paix et la cohésion dans la cité.


La cérémonie fut conclue par la récitation du Credo avec un nouveau rendez-vous donné pour la fin de semaine pour une nouvelle messe.

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

AMEN

Pie de Valence
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