Messe de la Saint-Martin (1469)

Dieu Tout-Puisant et Eternel,
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Toi qui as établi l'empire des Francs, pour être dans le monde l'instrument de Tes divines volontés, le glaive et le bouclier de Ta Sainte Eglise et qui l'a placée sous l'insigne protection de saint Martin,
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Préviens toujours et partout de Ta céleste lumière et par l'entremise de saint Martin, le saint patron de notre royaume, les fils suppliants des Francs, afin qu'ils voient ce qu'il faut faire pour réaliser Ton règne en ce monde et que, pour accomplir ce qu'ils auront vu, ils soient remplis de charité, de force et de persévérance.
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Par Aristote et Christos,
Ainsi soit-il.

Que votre solidarité ne connaisse pas de frontières ! Souvenez vous, mes amis, qu'Aristote vivait dans un pays d'une culture peu tolérante pour les autres peuples. Aujourd'hui, vous devez savoir que toutes les nations ont droit au respect et leur peuple à la liberté et à notre amitié.

Ses nouvelles convictions religieuses lui interdisent de verser le sang et il refuse de se battre. Pour prouver qu’il n’est pas un lâche et qu’il croit à la protection divine, il propose de servir de bouclier humain. Il est enchaîné et exposé à l’ennemi et, pour une raison inexpliquée, les Barbares demandent la paix.
L’année suivante il se fait baptiser à Pâques et entre ainsi dans la grande communauté aristotélicienne.

Barbe, sainte originaire de la partie grecque de l'ancien empire romain, était quoiqu'en disent les traditions les plus répandues, l'épouse, bien plus que la fille, d'un certain Dioscore, personnage influent de la cité de Nicomédie, en Asie Mineure. Celui-ci, fervent païen, fut intrigué de découvrir, au retour de l'un de ses voyages d'affaires, que sa femme avait fait percer une troisième fenêtre dans le mur de la tour principale de sa demeure. Il interrogea son épouse puis, peu satisfait de ses réponses, ses domestiques et découvrit la vérité: Barbe s'était secrètement convertie et, pour marquer son nouvel attachement à notre foi, avait fait percer cette nouvelle fenêtre afin qu'elle marque symboliquement la trinité aristotélicienne, Dieu, Aristote et Christos.
En colère, il ordonna que l'on enferme illico sa femme dans cette maudite tour avec interdiction d'y laisser pénétrer quiconque en dehors de la gent domestique. Il se promettait d'en tirer une vengeance exemplaire...

Tout d'abord, il avait pensé laisser sa femme périr à petit feu, dans le froid glacial de la tour, mais comme, au bout de trois mois, sa santé ne sembla pas altérée par ce traitement et, pressé d'en finir, il ordonna qu'on mette le feu à la tour tout en laissant croire à un accident malencontreux, mais le Très-Haut ne l'entendit pas de cette oreille.
Réfugiée dans la cave, Barbe se mit à prier pour Lui témoigner sa confiance et, sous son inspiration, étendit sa main vers le sol qui se déroba pour laisser le champ libre à un escalier menant à une galerie de mine dont la découverte fit le bonheur des paysans locaux qui, dès lors, célébrèrent Barbe comme leur bienfaitrice.
Quant à l'incendie lui-même, Dieu fit éclater un puissant orage qui en vint à bout, faisant de Barbe la protectrice des foyers contre les incendies.

Cependant, son mari, voyant que son épouse était sortie vivante du brasier, vit son courroux redoubler et il promit une forte récompense à qui lui permettrait de la retrouver. Un berger vendit le lieu de sa cachette. Barbe fut reprise et, bien décidé à en finir, il décida de la torturer pour la faire abjurer, puis, voyant ses efforts inutiles, ordonna qu'on lui apporte une hache pour la décapiter.
S'en fut trop pour le Très-Haut qui frappa de sa foudre le mari avant qu'il n'accomplisse le geste fatal, tandis qu'il changeait le traitre berger en pierre.
Barbe vécut alors encore de nombreuses années, entourée de l'affection et de l'admiration des paysans, des mineurs et des artisans dont elle facilita la conversion.