Messe de Noël 1470
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Messe de Noël 1470
La cérémonie fut close par le traditionnel Credo mais, la saint Noël approchant, le cardinal fit dresser la traditionelle crêche qui pouvait tout aussi bien rappeler aux fidèles la naissance d'Aristote, lorsque reposant l’enfant près de sa mère, son père s’agenouilla près du lit et resta un long temps immobile, contemplant silencieusement sa femme et son fils, que celle de Christos, né dans une bicoque délabrée, à Bethléem, en Judée, entouré de ses parents, choyé de cadeaux par ses voisins et célébrer les vertus, aussi bien humaines que spirituelles, de l'union autour du foyer, du mariage et de la famille.
Comment mieux célébrer la liberté de pensée qu'en faisant une messe en l'honneur de l'un de ses principaux promoteurs dont c'était aujourd'hui la fête : saint Thomas d'Aquin.
Aussi les cloches de la Sainte-Chapelle où officiait ordinairement le cardinal sonnèrent-elles pour les fidèles.
Après la prière d'ouverture chantée, le cardinal prit la parole.
Mes biens chers frères et sœurs, mes chers compatriotes,
soyez les bienvenus pour cette nouvelle cérémonie en l'honneur du saint-protecteur des libertés de pensée et d'expression, car Thomas d'Aquin, toute sa vie, s'est battu pour que la liberté de pensée et la liberté d'expression qui est sa sœur naturelle, puissent exister comme en témoignent plusieurs épisodes de sa vie.
Dès 1245, jeune étudiant, il se trouve aux prises d'un maître qui n'accepte pas que l'on puisse penser différemment de lui et doit se battre pour faire valoir son point de vue, ce qui lui vaut d'être expulsé de son couvent comme si l'on pouvait dompter la pensée par la contrainte !
Conseiller d'un comte du Languedoc mais, n'étant pas d'accord avec ce dernier sur les limites respectives des sphères temporelles et spirituelles du pouvoir, il finit, pour sa liberté d'expression, par être jeté hors du château !
Confronté à une foule d'hétérodoxes mécontents de ne pouvoir assister à une messe aristotélicienne, il démontre, par l'esprit et la parole, l'incohérence de leur position. Cette liberté de pensée et d'expression lui vaut d'être expulsé du village.
Thomas voulait souligner ainsi le poids du fanatisme et de l'intolérance dans le combat contre la liberté de pensée et la liberté d'expression car le fanatique, l'intolérant ne connait d'autre vérité que la sienne et ne raisonne souvent pas selon un mode de pensée libre et rationnel mais sous l'effet d'une doctrine issue d'une pensée unique tirée d'un manuel de propagande qui pense à sa place
Or, le Livre unique n'est que le père de la tyrannie. Il n'y a nulle liberté quand on est l'esclave d'un livre unique dont on tire toute ses idées.
Enfin, la liberté de pensée et la liberté d'expression sont les seules armes qui permettent de dénoncer les injustices et les malhonnêtetés de toutes sortes et, là aussi, Thomas s'est illustré en dénonçant la fourberie d'un marchand qui avait feint de lui faire la charité, osa lui réclamer le prix des chausses "offertes" !
Enfin, quand un de ses étudiants proposa d'user de bûchers contre les hérétiques, il s'attira une volée de bois vert contre ce qui semblait être une négation de la liberté de pensée et d'expression.
Mieux valait convertir par la confrontation des idées que par la tyrannie car rien n'égale la puissance de la parole et de la pensée, sinon pourquoi, dans les régimes de tyrannie, chercherait-on à l'empêcher ?
Amen.
Le cardinal s'effaça ensuite pour laisser la place à ses chantres et à Soeur Nana pour interpréter un cantique à la gloire de la liberté.
Bonne semaine à toutes et tous, mes frères et soeurs et à une prochaine messe.
Puis, la cérémonie achevée, le cardinal, surpris de le trouver dans l'assistance, vint saluer Messire Honorable qu'il avait si bien connu à Langres.
Comment mieux célébrer la liberté de pensée qu'en faisant une messe en l'honneur de l'un de ses principaux promoteurs dont c'était aujourd'hui la fête : saint Thomas d'Aquin.
Aussi les cloches de la Sainte-Chapelle où officiait ordinairement le cardinal sonnèrent-elles pour les fidèles.
Après la prière d'ouverture chantée, le cardinal prit la parole.
Mes biens chers frères et sœurs, mes chers compatriotes,
soyez les bienvenus pour cette nouvelle cérémonie en l'honneur du saint-protecteur des libertés de pensée et d'expression, car Thomas d'Aquin, toute sa vie, s'est battu pour que la liberté de pensée et la liberté d'expression qui est sa sœur naturelle, puissent exister comme en témoignent plusieurs épisodes de sa vie.
Dès 1245, jeune étudiant, il se trouve aux prises d'un maître qui n'accepte pas que l'on puisse penser différemment de lui et doit se battre pour faire valoir son point de vue, ce qui lui vaut d'être expulsé de son couvent comme si l'on pouvait dompter la pensée par la contrainte !
Conseiller d'un comte du Languedoc mais, n'étant pas d'accord avec ce dernier sur les limites respectives des sphères temporelles et spirituelles du pouvoir, il finit, pour sa liberté d'expression, par être jeté hors du château !
Confronté à une foule d'hétérodoxes mécontents de ne pouvoir assister à une messe aristotélicienne, il démontre, par l'esprit et la parole, l'incohérence de leur position. Cette liberté de pensée et d'expression lui vaut d'être expulsé du village.
Je crains l'homme d'un seul Livre, disait-il souvent.
Thomas voulait souligner ainsi le poids du fanatisme et de l'intolérance dans le combat contre la liberté de pensée et la liberté d'expression car le fanatique, l'intolérant ne connait d'autre vérité que la sienne et ne raisonne souvent pas selon un mode de pensée libre et rationnel mais sous l'effet d'une doctrine issue d'une pensée unique tirée d'un manuel de propagande qui pense à sa place
Or, le Livre unique n'est que le père de la tyrannie. Il n'y a nulle liberté quand on est l'esclave d'un livre unique dont on tire toute ses idées.
Enfin, la liberté de pensée et la liberté d'expression sont les seules armes qui permettent de dénoncer les injustices et les malhonnêtetés de toutes sortes et, là aussi, Thomas s'est illustré en dénonçant la fourberie d'un marchand qui avait feint de lui faire la charité, osa lui réclamer le prix des chausses "offertes" !
Enfin, quand un de ses étudiants proposa d'user de bûchers contre les hérétiques, il s'attira une volée de bois vert contre ce qui semblait être une négation de la liberté de pensée et d'expression.
Thomas entendit cette proposition, et fit cette réponse : « Ton idée est tout sauf brillante, mon fils. D’abord, ces hétérodoxes sont des hommes avant d’être des égarés, et en tant que créatures de Dieu nous ne pouvons les détruire nous mêmes. Ensuite, ce serait gâcher de grandes quantités de bois, pour un bien piètre usage »
Mieux valait convertir par la confrontation des idées que par la tyrannie car rien n'égale la puissance de la parole et de la pensée, sinon pourquoi, dans les régimes de tyrannie, chercherait-on à l'empêcher ?
Amen.
Le cardinal s'effaça ensuite pour laisser la place à ses chantres et à Soeur Nana pour interpréter un cantique à la gloire de la liberté.
Quand tu chantes, je chante avec toi, Liberté
Quand tu pleures, je pleure aussi ta peine
Quand tu trembles, je prie pour toi, Liberté
Dans la joie ou les larmes, je t'aime
Souviens-toi, des jours de ta misère
Mon pays, tes bateaux étaient tes galères
Quand tu chantes, je chante avec toi, Liberté
Et quand tu es absente, j'espère
Qui-es-tu? Religion ou bien réalité
Une idée de révolutionnaire
Moi, je crois que tu es la seule vérité
La noblesse de notre humanité
Je comprends qu'on meure pour te défendre
Que l'on passe sa vie à t'attendre
Quand tu chantes, je chante avec toi, Liberté
Dans la joie ou les larmes, je t'aime
Les chansons de l'espoir ont ton nom et ta voix
Le chemin de l'histoire nous conduira vers toi
Liberté, Liberté
Bonne semaine à toutes et tous, mes frères et soeurs et à une prochaine messe.
Puis, la cérémonie achevée, le cardinal, surpris de le trouver dans l'assistance, vint saluer Messire Honorable qu'il avait si bien connu à Langres.
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