Saint Remi ( messe, janvier 1470)
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Saint Remi ( messe, janvier 1470)
Le 15 janvier était, avec le 1er octobre, l'une des deux fêtes consacrées à saint Remi, l'occasion de faire un clin d'oeil aux Rémois et à la ville de Reims que le cardinal connaissait bien plus qu'on ne pouvait penser de prime abord, tant il y avait flâné incognito.
Et, tout d'abord, il ordonna que, pour la messe, on allume, comme de coutume en la saint Remi, le grand lustre de 96 bougies évoquant chacune des années de la vie du saint*.
* IRL, ce lustre se trouve non à la cathédrale de Reims mais dans la basilique Saint-Remi de Reims.
Puis, après les formalités et prières d'usage et notamment la prière du Pardon qu'il expédia bien vite, le cardinal entama sa messe.
Mes biens chers frères et soeurs, nous sommes rassemblés ce jour à l'occasion de l'une des deux fêtes de saint Remi sous ce grand lustre qui évoque les années de sa vie.
Evidemment, vous vous dites que vous allez encore avoir droit aux sempiternels blabla sur les épisodes du baptême de Clovis, de la la Sainte-Ampoule et de la supériorité du spirituel sur le temporel et tout le toutim.
Hé bien non ! J'ai choisi, comme thème de cette messe, un épisode représenté sur l'une des grandes tapisseries de l'archevêché de Reims, un épisode placé aux tous débuts de la vie du saint.
Le cardinal tourna la page pour poursuivre.
Plusieurs acolytes de la cathédrale s'activèrent alors pour hisser la tenture que le cardinal avait emprunté aux collections de l'archevêché de Reims afin de la rendre visible aux fidèles.
Au Vème siècle avant Christos, dans les environs de Laon (prononcer Lan), vivaient deux éminents représentants de la haute société gallo-romaine du nom d'Emilius et de Célina, époux de haute culture, tous deux adeptes de l'aristotélisme en sa version issue du Concile de Nicée voulu par l'empereur Constantin.
Déjà avancés en âge, ils désespéraient d'avoir un jour un enfant malgré les nombreuses prières adressées au Très-Haut.
C'est alors qu'un ermite ardennais, appelé Montanus, aveugle et connu pour sa grande piété, vint à la rencontre de Célina pour lui annoncer la bonne nouvelleDame, je suis ici par la volonté du célèbre Martin de Tours qui est venu me prier, en songe, de venir jusqu'à vous. Dieu qui connait votre grande foi et votre vertu, ainsi que de votre époux, a décidé d'exaucer vos prières. Dans 9 mois, vous enfanterez un fils qui deviendra une des plus grandes gloires de l'Eglise.
Puis l'ermite se retira et, comme il l'avait prédit, un magnifique enfant naquit, que ses parents baptisèrent du nom de Remi et, alors que l'ermite était venu lui donner sa bénédiction pour sa première année d'existence, l'enfant accomplit son premier miracle: tandis que Montanus s'agenouillait pour le bénir, l'enfant posa ses doigts sur ses yeux aveugles et il recouvra la vue comme s'il n'avait jamais cessé de voir.
L'anecdote racontée, restait à en tirer un enseignement que le cardinal ne tarda pas à délivrer.
Il était temps d'expliquer à qui étaient véritablement les saints.
Cet épisode de la vie de Remi montre que celui-ci, au même titre que Christos et quelques autres personnalités aristotéliciennes, était un des fils de Dieu, non pas un fils comme on l'entend habituellement, mais un fils au sens où sa venue au monde et son action ont été préparées et prédestinées à l'avance dans le but d'accomplir une mission précise.
Celle de Remi est connue: convertir le peuple des Francs et son roi.
Et, pour que chacun sache que cet enfant a été prédestiné à accomplir les vœux du Très-Haut,
1) Dieu a fait annoncer cette naissance par avance à la future mère
2) Dès ses premières années, l'enfant a accompli un miracle qui le légitimise aux yeux de tous.
Ainsi, si les desseins du Très-haut sont parfois impénétrables, celui-ci ne manque pas, de temps en temps, de missionner des personnes prédestinées à l'avance pour les accomplir et de nous donner des signes pour les reconnaître. C'est ainsi que ces desseins se révèlent alors aux yeux de tous et deviennent intelligibles à tous par l'intermédiaire des nombreux saints du calendrier qui jouent donc un rôle essentiel dans l'aristotélisme, quoi qu'en pensent certains.
Amen.
Alors, la cérémonie fut conclue par la récitation du Credo.
Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.
Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu’après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.
AMEN
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