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Messe de Noël 1468

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Messe de Noël 1468 Empty Messe de Noël 1468

Message  Pie de Valence Ven 19 Aoû - 14:23

Le cardinal et évêque-duc de Langres était, comme chaque année, au rendez-vous des préparatifs de la future messe de Noël qui était toujours un moment particulier dans la vie de l'Eglise, car elle marquait la veille du jour où naquirent Aristote, Christos et Saint Nicolas Noël, le saint qui avait donné son nom à la fête.

Comme souvent, c'est depuis la Sainte-Chapelle de Dijon, fondée au XIIème S. par Hugues III, duc de Bourgogne de retour de Terre Sainte, après qu'il eut échappé à un naufrage au cours d'une tempête où il faillit perdre la vie, qu'il se tiendrait pour la cérémonie mais auparavant, comme il était de tradition, il était venu dresser, avant toute chose, une crèche qui pouvait tout aussi bien rappeler aux fidèles la naissance d'Aristote, lorsque reposant l’enfant près de sa mère, son père s’agenouilla près du lit et resta un long temps immobile, contemplant silencieusement sa femme et son fils, que celle de Christos, né dans une bicoque délabrée, à Bethléem, en Judée, entouré de ses parents, choyé de cadeaux par ses voisins et célébrer les vertus, aussi bien humaines que spirituelles, de l'union autour du foyer, du mariage et de la famille.


Messe de Noël 1468 Les_personnages_de_la_creche_de_noel_300

Messe de Noël 1468 220px-Cloche_Saint-Antoine_Murat

Dès que l'heure fut venue, les cloches de la Sainte-Chapelle s'animèrent pour appeler les fidèles à la messe.
Le cardinal, tout vêtu de pourpre, s'était posté devant l'autel, les prêtres et les chantres disposés de chaque côté du chœur à par égale et, pour accompagner le son des cloches, leurs voix chantaient un chant d'action de grâce

Alors que les premières personnes commençaient à entrer timidement, le cardinal ouvrit largement ses bras en signe de bienvenue.

Entrez ! Entrez tous mes Frères et Sœurs et que la Paix soit avec Vous en cette veillée de la Saint-Noël !

Quand tout le monde fut installé, la clochette d'un des diacres tinta pour annoncer la prise de parole de cardinal.

Mes chers enfants, cette veillée particulière nous conduit à nous rassembler alors que, plus que jamais, certains d'entre vous doutent face aux événements plus ou moins douloureux qui ont marqué l'année qui s'achève et, peut-être, marqueront encore une partie de l'année qui vient, tandis que d'autres y voient le juste châtiment de Dieu par les humains qui se sont abandonnés aux plaisirs terrestres en négligeant leurs devoirs spirituels.

Je ne pense pourtant pas qu'il faille voir pour autant la main de Dieu derrière tout cela, ni pour punir les hommes car ce serait contraire à son message d'amour, ni pour tester la foi des hommes pour voir ceux qui vont douter et flancher.
En effet, si Dieu est le créateur de toute chose et donc de la Créature Sans Nom et du Mal, si même la Créature Sans Nom aurait aussi pu fomenter ce dont nous sommes victimes aujourd'hui, je ne pense pas qu'il faille les incriminer.

Le Libre Arbitre dont Dieu a doté les Hommes, pour le meilleur et pour le pire, y a sans doute joué un rôle plus important. Le Libre Arbitre, par lequel nous sommes libres de penser, de s'exprimer, d'inventer, d'imaginer, de décider en notre âme et conscience; cette merveille de la création qui fait des humains des hommes-dieux, l'immortalité en moins; ce "petit génie" qui nous habite et qui peut être notre bon comme notre mauvais génie suivant les moments de l'existence, a, semble-t-il, chez un grand nombre d'humains, pris le dessus sur le devoir, la raison et le bon sens.
Au nom de "mes" droits, certains se sont affranchis de toute règle; au nom de "mes droits" certains continuent à n'en faire qu'à leur tête...
Mais "au nom de mes droits" justifie-t-il les excès, les manques de prudence, la décision de faire comme j'ai envie sans tenir compte de rien ? "Au nom de mes droits" justifie-t-il plus  les mensonges, les demi-vérités, les demi-tours et contresens des décideurs qui ont sans doute aggravé la circulation de cet air vicié et méphitique que nous respirons, responsable de cette nouvelle peste qui a fait mourir une partie des habitants de ce royaume comme si les droits des décideurs était supérieur à tous les autres ?

Je pense que chacun d'entre vous connait la réponse et est capable de comprendre que Dieu, c'est un peu l'excuse facile quand les hommes ne veulent pas s'accuser eux-mêmes.

Alors, aujourd'hui, prions Dieu, parce qu'il est le seul à pouvoir, par l'effet de Sa Grâce, à pouvoir mettre fin à ce mini-cauchemar en rendant la raison à l'esprit humain car c'est aussi cela l'esprit de Noël, l'espérance du renouveau, ce cadeau du Ciel que Dieu offrit à Saint Nicolas Noël et, à travers lui, aux humains et aux enfants du monde entier..


Le chœur entonna alors la prière chantée du Miserere

Alors le cardinal aborda la deuxième partie de sa messe.

Ce renouveau, cette espérance que j'évoquais, c'est aussi l'espoir que  le Pape envoie une fumée blanche concernant la nouvelle Ordonnance royale de Tonnerre. Certes, cela oblige le Vatican à revoir ses positions et à donner un nouveau cours, plus ouvert, à sa diplomatie, mais j'ai l'espoir que ce choix - le choix de la raison -, l'emporte et qu'enfin le mot "PAIX" puisse s'inscrire au fronton de toutes nos églises.

Enfin, ce renouveau, c'est aussi l'espoir plus général, qu'à l'image de Christos dont nous fêtons la naissance, notre Eglise, pour le plus grand bien des fidèles, sache consolider, rénover, innover, selon les mots du Père Jerem51, célébrité passée de Bourgogne, ,auteur d'une Histoire de l'Eglise.


Christos, comme Aristote, bien qu'avec un bagage culturel moindre, avait pour lui une solide capacité à observer et à raisonner à partir de ses observations, ce qui explique que toute sa vie et toute son action furent guidées par ce que l'on pourrait nommer un solide "bon sens" qui lui faisait office de Juste Milieu. C'est ce "bon sens" qui conduisit Christos à fonder son action sur deux ou trois principes: consolider, rénover, innover.

Tout d'abord, il réaffirma un certain nombre de bases, tirées aussi bien des enseignements d'Aristote que des apports de l'Oanisme, comme par exemple, la croyance en un Dieu unique, éternel, créateur de toute chose, omniscient et omnipotent ou la croyance en l'existence d'un Paradis solaire et d'un Enfer Lunaire où, selon les vertus et les péchés dont nous nous sommes rendus coupables, nous pourrions être envoyés.
De même, il consolida, en la redéfinissant, la notion d'amitié tirée d'Aristote en la couplant avec l'amour défini par Oane pour donner naissance à l'amitié aristotélicienne que la Créature Sans Nom menaçait sans cesse afin de tester notre foi.

D'ailleurs, redéfinissant l'amitié aristotélicienne, il en assura la rénovation en l'étendant à toutes les personnes, quels que soient leur rang, leur titre, leur sexe ou leur origine là où Aristote avait cru bon d'affirmer qu'il n'y a pas d'amitié possible entre gens de conditions trop inégales. Cela l'amena à dénoncer fermement l'esclavagisme et à proclamer l'égalité des hommes et des femmes entre eux et de tous devant le Créateur.
De même, bien que convaincu comme Aristote que l'Homme est un animal social fait pour vivre au milieu de la cité, il compléta cette pensée en affirmant que le retrait temporaire du monde n'était pas incompatible avec la vie dans la cité parce qu'elle permettait à l'Homme de réfléchir à ses actions.

Enfin, si lui-même fondait aussi nombre de ses réflexions sur l'observation et la raison, il proclama la nécessité de la foi sans laquelle il n'y a pas d'intelligence du cœur et affirma que le raisonnement n'était utile que tant qu'il permettait de démontrer les vérités de la foi pour en convaincre autrui.
D'un autre côté, il rénova aussi deux institutions nées de l'Oanisme, le mariage dont il affirma le caractère sacré et indissoluble et la messe dont il fit l'élément central devant commémorer son sacrifice à travers le pain et le vin de l'amitié, symboles de sa chair et de son sang.

Le troisième axe de sa pensée et de son action l'amenèrent aussi à innover. Constatant combien l'Eglise Oaniste Aristotélicienne s'était corrompue ou avait disparue, il décida de fonder une Eglise pour laquelle il institua rites et structures propres à souder les membres de la communauté entre eux afin qu'elle perdure après sa mort.
Le baptême, à côté de la messe et de l'amitié aristotélicienne rénovées, devint un de ces éléments cruciaux marquant l'appartenance à la nouvelle Eglise. Il signifiait à la foi une nouvelle naissance à Dieu par l'officialisation de la conversion à ses enseignements et une purification de l'ensemble de ses péchés passés par le rituel de l'ablution d'eau.
Menant d'ailleurs une réflexion sur le péché et le moyen de réparer le mal causé, il fixa les règles de la confession et des conditions dans lesquelles, à travers elle, pouvait s'exercer la Grâce divine.
D'autre part, il dota son Eglise d'une structure pérenne représentée aussi bien par Titus, l'un des apôtres qu'il désigna comme son successeur, que par les autres apôtres dont il fit des évêques chargés d'aller répandre son message dans le monde après sa disparition.
Enfin, il définit le statut de prêtre qui se singularisait par l'exigence de vertu, le célibat et l'interdiction de porter une arme.

Puisse ce tranquille révolutionnaire qu'était Christos nous inspirer tous.


Enfin, si, ce soir, il y en a parmi vous qui sont dans le péché, j'aimerais leur dire ceci:

   Vous aussi, vous pouvez suivre la même voie: apprenez à faire le bien, recherchez la justice, protégez l'opprimé; faites droit à l'orphelin, défendez la veuve. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; s'ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine. Si, comme Nicolas Noël, vous avez de la bonne volonté et si vous accomplissez tout cela, alors, en vérité, je vous le dis, vous mangerez les meilleures productions du pays parce que Dieu vous aura favorisé de Sa Grâce et vous n'aurez besoin ni de la force, ni du glaive, ni de rivières de sang pour avoir tout cela.

Et, puisque ce soir est aussi le soir du Pardon, qu'ils approchent et je leur donnerai l'absolution pour autant que les péchés à absoudre ne relèvent pas d'un crime de sang s'ils s'engagent ensuite, par leurs actes, à racheter les fautes passées. Car, qu'ils en soient conscients, le Très-Haut ne leur accordera réellement et pleinement Sa Grâce qu'à l'aune de leur sincérité.

Aucun pénitent à l'horizon. Alors le cardinal conclut la messe par le traditionnel Credo

Messe de Noël 1468 Credo510

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